Comment nos concitoyens voient-ils et pratiquent-ils les sciences ? Quels médias utilisent-ils pour s’informer ? Font-ils plus confiance, sur les sujets scientifiques, aux chercheurs, aux responsables religieux ou aux influenceurs ? Pour se forger leur opinion, s’appuient-ils plutôt sur leurs intuitions ou sur l’avis d’autrui ? Pour apporter des éléments de réponse à ces questions et comprendre le degré d’appropriation de l’esprit critique au sein de la population, Universcience présente la deuxième édition de son Baromètre de l’esprit critique, réalisé par Opinion Way.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DU BAROMÈTRE DE L'ESPRIT CRITIQUE / ÉDITION 2023
Pas de rupture entre les Français et la science, mais des disparités générationnelles, socio-économiques et de genre
Les résultats du Baromètre 2023 (sondage effectué en ligne en janvier 2023 auprès de 2048 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus) confirment ceux de la première édition : la science fait partie de la vie quotidienne des Français.
- 23% des sondés la citent comme centre d’intérêt - plus que l’actualité économique ou que les beaux-arts par exemple. - Pour 81% d’entre eux, elle fait partie de la culture. - Deux sur cinq se considèrent scientifiques ou autant scientifiques que littéraires et la moitié d’entre eux garde un bon souvenir des sciences à l’école, tout particulièrement des sciences de la vie et de la Terre (58%).
► Cet intérêt se confirme dans leurs actes et leurs pratiques :
► Dans le détail, des sous-groupes se distinguent cependant à parts égales :
► Ces sous-groupes permettent de caractériser la perception de la science qu'ont les répondants :
Une majorité convaincue du réchauffement climatique, mais une proportion non négligeable de sondés dubitatifs et une confiance inégale envers les institutions
► Spécificité de cette édition 2023, le Baromètre a interrogé les Français sondés sur leur compréhension de la crise climatique.
► Par ailleurs, à qui font-ils confiance pour parler du dérèglement climatique ?
Une formation et un exercice de la pensée critique d’abord dans la sphère privée et scolaire
► Comment les sondés définissent-ils l’esprit critique ?
Trois réponses arrivent en tête :
1. faire preuve de raisonnement logique et rationnel (48 %) 2. s’informer avant de prendre position (48%) 3. être capable d’échanger avec des personnes ne pensant pas comme eux (43%).
Inversement et comme l’an dernier, “se méfier de ses intuitions” n’arrive qu’en fin de classement (18%), révélant une large ignorance des biais cognitifs et de leurs risques.
► Auprès de qui les sondés ont-ils développé leur esprit critique ?
Les sondés citent d’abord leurs parents (72%) puis, au même niveau, leurs enseignants et leurs amis (68%), loin devant les personnalités scientifiques (47%) et les journalistes (40%) - prédominance, donc, de la sphère privée et scolaire.
Conjointement, si une large majorité (74%) pense que la pratique des sciences prépare l’esprit critique, ce sont les sciences humaines qui ressortent en premier, devant les sciences dures, comme meilleure formation à celui-ci. Un esprit critique qu’ils semblent mettre en œuvre, puisque 80% d’entre eux disent être prêts à changer d’opinion sur la base de raisons convaincantes et 75% jugent important de remettre en cause des croyances traditionnelles en s’appuyant sur des preuves logiques et rationnelles. Ils peuvent le faire en débattant de sujets de société ou scientifiques, pratique répandue pour 65% d’entre eux entre amis et pour 61% durant le repas de famille, mais pas au travail (32%) ni sur les réseaux sociaux (23% seulement pour l’ensemble des sondés).
► Quels profils-types dégager ?
Et les jeunes ? Des 18 – 24 ans curieux, connectés et mobilisés sur le climat
► Comment les jeunes se positionnent-ils sur ces sujets par rapport au reste de la population ?
La question a été fréquemment posée dernièrement dans le débat public et le Baromètre lui apporte un nouvel éclairage.
France, Royaume Uni : pas de Brexit culturel sur la science et l’esprit critique
► Pour cette deuxième édition et dans une perspective d’européanisation, le Baromètre a également interrogé les citoyens britanniques.